Pénurie de temps et surcharge d’informations à traiter font que nous lisons de moins en moins. Dans ces conditions il est nécessaire de prêter une grande attention à l’écriture Web pour développer la confiance d’un internaute jusqu’à un contact, une vente ou toute autre action interactive. Quelques clés permettent de baliser le chemin de la conception éditoriale d’un site et de l’écriture des pages.
Dans le monde de l’entreprise, nous ne lisons plus ! Les courriers sont parcourus en diagonale, les notes sont regardées du bout de l’oeil et ne parlons pas des mémos et e-mails qui partent à la corbeille (physique ou informatique) sans être ouverts. Pourquoi ? Parce que nous manquons tous de temps. Le temps de travail est en effet restreint par la polyvalence de plus en plus nécessaire au sein des entreprises (les RTT augmentent les risques d’indisponibilité des vos interlocuteurs et collaborateurs). Mais la cause principale réside dans la profusion de messages et d’interruptions que nous rencontrons tous au fil de la journée. Le temps file, s’échappe. Alors puisque le temps devient rare, il est précieux et la lecture d’un document en souffre, pourquoi perdre 5 minutes à lire ce document, quel sera mon bénéfice ?
Le phénomène s’aggrave encore dès lors que l’on passe sur le Web, la possibilité de compréhension par les visuels ou animations, l’instantanéité du média et (encore une fois), la profusion d’informations font que les pages Web sont lues en diagonale. Il ne faut pas oublier également que l’internaute a choisi de venir sur votre site mais qu’il est, pour lui, tout aussi simple de le quitter (”vous n’êtes qu’à un clic de vos concurrents”). Alors comment faut-il écrire pour le Web ?
Cette question primordiale est bien souvent oubliée pour deux raisons majeures : la méconnaissance du média entraîne la croyance que “c’est pareil que le papier” et le fait que l’attention soit bien souvent portée sur l’ergonomie et le design plus que sur le contenu. Or le contenu est une donnée primordiale (”content is king”). mais avant d’en aborder les mécanismes d’écriture, posons-nous une autre question fondamentale : qui lira cette page ?
Clé n°1 : Les lecteurs
Et il existe deux grands types de lecteurs : les humains et les robots. Il ne s’agit nullement de science-fiction, je parle des “spiders” des moteurs de recherche, ces programmes qui scrutent et indexent vos pages pour y référencer vos mots-clés. Ils sont les maîtres d’une partie de votre destin sur la toile, ils décideront de votre “classement” sur Google, Yahoo et consorts. Et l’un des facteurs de votre position dans la liste des résultats concernera le contenu de votre page. Alors oui, les robots lisent vos pages et à moins que vous ne souhaitiez pas être référencé dans les moteurs, il vaut mieux les prendre en compte.
Nota : Lorsque je parle ici de lecture de la page par les robots, je concentre mon propos sur le contenu éditorial (visible) de la page et je laisse - temporairement - de côté l’aspect technique du code. Lequel doit également être optimisé pour être accessible aux deux publics.
La même page sera donc lue à la fois par des internautes et des robots. Elle doit être conçue pour répondre aux impératifs de ces deux publics. C’est donc la première difficulté de l’écriture Web qui consiste à créer un équilibre éditorial.
Clé n°2 : La conception éditoriale
Définition : Conception éditoriale
‘’La conception éditoriale du site définit son cadre de communication, de quelle façon les contenus sont-ils découpés, en combien de pages, quel ton est retenu ? Comment le menu proposera-t-il d’accéder à tous ces contenus en 3 clics maximum ?
Le découpage des contenus répond à deux objectifs principaux : permettre à l’utilisateur d’appréhender au mieux les messages bien sûr mais aussi développer une structure de page qui optimise auprès des moteurs de recherche la pertinence des mots-clés choisis.'’
Retenons un élément particulier de cette définition : le découpage éditorial ou comment les contenus sont-ils répartis en plusieurs pages. Il m’arrive encore de rencontrer des offres de création Web “à la page” (Formule machin : x euros pour 10 pages). Outre le mauvais calcul en terme de rentabilité que représente une telle offre pour l’agence, cette vision obsolète continue de pervertir la conception d’un site Web puisque pour des raisons budgétaires, on réduit le nombre de pages tout en augmentant le contenu de chacune d’elle. Or c’est là oublier l’une des règles fondamentales de l’écriture Web et du développement de la confiance de l’internaute : une page doit avoir un objectif et un seul.
Il vaut mieux en effet augmenter le nombre de pages pour présenter des contenus lisibles et facilement “appropriables” par l’internaute plutôt qu’un maelstrom abscons et souvent peu appétissant. Attention à ne pas oublier que la multiplication des pages doit s’accompagner d’une recherche de continuité de la lecture. C’est à dire que les fins de pages devront inciter à découvrir les suivantes.
Mon propos sur le découpage des pages ne concerne évidemment pas les blogs qui s’appuient sur une structure organisationnelle particulière de l’information.
A venir dans un prochain billet :
Clé n°3 : Lecture et confiance, Acheter du temps. Clé n°4 : De l’air ! Clé n°5 : Les structures de pages.