Attention, pirates du web
Dans mon rôle de conseil, je suis parfois amené à plonger dans les arcanes du passé et je sais qu’à chaque fois, je suis bien loin d’y trouver des trésors mais plutôt des monstres sous-marins souvent difficiles à combattre. C’est notamment le cas lorsque l’on doit récupérer unnom de domaine dont plus personne ne sait qui l’a déposé, ni où, ni avec quel code, etc…
La semaine passée, j’ai découvert un nouveau monstre (dont je tairai le nom) en accompagnant un client. Ce dernier a racheté une entreprise suite au départ de son dirigeant. Il souhaite revoir le site web de cette entreprise qui n’apporte aucun service, ne présente ni conformité ni optimisation pour le web. Un peu perdu face à la situation technique, il m’a délégué la récupération du nom de domaine.
Après plusieurs contacts, je me suis aperçu que l’ancien dirigeant avait souscrit un contrat de 48 mois avec une société de création de sites ayant pignon sur rue en France (plusieurs agences dans l’hexagone). L’impolitesse de mon interlocutrie au téléphone m’a mis la puce à l’oreille et j’ai découvert des pratiques commerciales plus que douteuses, jugez plutôt :
Sous couvert d’un partenariat, la société de création de sites propose la création d’un site, son hébergement technique et son référencement sans frais à condition de signer tout de suite (évidemment). Seuls les frais de maintenance sont à régler durant les 48 mois du contrat. Au final, le client paie tout de même son site statique de quelques pages environ 9000 euros (inutile de préciser que certains attendent leur site plusieurs mois et qu’au niveau du référencement, c’est une pure arnaque).
“Tant pis” aurai-je pu dire si je n’avais entendu mon interlocutrice (toujours très agressive) me dire que le nom de domaine (pourtant déposé au nom du client) ne pouvait pas être transféré avant 2009 (date de fin du contrat). Comprenez-moi bien, je ne remets pas en cause les mensualités à payer (un contrat est un contrat) mais je ne comprends pas l’acharnement organisé à “verrouiller” le client. Quand je parle d’acharnement organisé, je pèse mes mots puisque le seul contact que ma “charmante” interlocutrice a bien voulu me donner est celui de leur service juridique (visiblement très occupé). Au final, le nom de domaine n’est pas récupérable et le client est coincé. Nous trouverons quand même une solution mais je trouve de tels procédés hallucinants !
En cherchant un peu sur le web, j’ai constaté que sur son nom, la société de création de sites déployait beaucoup d’énergie pour occuper le terrain des moteurs de recherche. Du coup, une entreprise lambda saisissant le nom de cette société dans Google ne verrait non seulement aucune contestation mais plutôt une pléiade d’articles flatteurs.
En saisissant “opinion” ou “arnaque” en plus du nom de cette société, j’ai trouvé des blogs et des sites dédiés au suivi des affaires judiciaires, aux listes de doléances de clients, aux témoignages accablants de stagiaires ayant travaillé dans l’entreprise en question. Je croyais que la profession de créateur de sites avait éliminé les plus mauvais de ses congénères, je me trompais. Il y a donc bien encore des pirates sur le web !
Pourquoi avoir publié un tel article sans dénoncer l’entreprise en question ? Premièrement pour alerter toute entreprise faisant appel à une agence et lui dire de veiller aux engagements qu’elle prend. Un contrat de 48 mois est aujourd’hui aberrant alors que d’autres proposent un service sans engagement et en toute transparence (c’est notre credo). Je ne cite pas l’entreprise puisque n’étant pas client moi-même, toute communication serait assimilable à la diffamation (d’où le service juridique).
Alors comment faire pour choisir une agence ? Saisissez son nom dans Google et ajoutez les mots-clés “opinion”, “témoignages” ou “arnaque” et vous pourrez sans doute vous faire une idée assez juste de sa réputation numérique.
Catégorie : Stratégie, Relation client |
12 juin 2007 :: 8:02
Tiens j’ai une petite idée de qui ça pourrait etre….
12 juin 2007 :: 8:42
C’est toi avoue, AW. J’ai toujours su que tu étais un magouilleur.
12 juin 2007 :: 13:05
Tout le monde sait qui c’est… et les dégâts ont lieu partout en France. Je connais des entreprises qui ont signé et qui se mordent les doigts aujourd’hui, car non seulement c’est très cher, mais en plus ça ne rapporte rien.
Il avait un blog dénonçant les pratiques qui était arrivé en seconde position sur le nom de cette société, mais il a été fermé.
Cela dit, les entreprises qui se font prendre signent surtout pour un prix, sans savoir ce qu’il a derrière. Pour avoir été en concurrence avec la société dont on parle… je vois des chefs d’entreprises revenir par la suite, et la seule réponse c’est “on vous avait prévenu”.
13 juin 2007 :: 10:51
Si c’est bien de la société C….. dont on parle, dans le même genre, il y a également la société Y… qui revendique avoir des agences un peu partout en France et qui au final n’a que quelques agents commerciaux.
Mêmes pratiques commerciales, tout est gratuit, sauf les mensualités exorbitantes sur 48 mois.
21 août 2007 :: 8:43
[…] Une absence de quelques jours loin des emails s’accompagne toujours d’un tri fastidieux lorsque vous relevez vos messages à nouveau. Je me suis arrêté sur quelques emails qui me proposaient la création d’un site web totalement gratuit (seul l’hébergement est payant). J’ai poussé un peu plus loin ma visite pour me rendre compte qu’à première vue, il ne s’agit même pas d’une arnaque (en complément lire le billet sur les arnaqueurs du web). […]