Voilà ce qui pourrait devenir une nouvelle leçon donnée sur le potentiel de la viralité et du pouvoir des blogueurs (si le buzz continue d’enfler) à l’instar du Journal de ma peau de Vichy.

Rappel des faits : Dans la matinale de Canal + du 3 octobre dernier, Daphnée Burki, une chroniqueuse mode/tendance, a tenté d’expliquer le principe de Buzzparadise, agence spécialisée dans la création et la gestion de campagnes de buzz. La polémique naît lorsque la chroniqueuse, qui n’a pas pris contact avec Buzzparadise et n’a visiblement échangé avec personne de compétent dans le domaine, compare le buzz à un retour de l’homme sandwich et la logique d’influence à une invasion de l’intimité.

Une fois encore, les médias traditionnels et leurs porte-parole (qu’ils soient présentateurs, chroniqueurs ou journalistes) montrent leur méconnaissance de l’Internet et de son fonctionnement. Je vous laisse juger par vous-même des propos tenus par Daphnée sur la vidéo de l’émission.

Il ne s’agit pas ici de défendre Buzzparadise, primo parce que l’agence n’a pas besoin de moi pour cela (je n’ai pas d’actions de l’agence) et secundo parce que le propos est en réalité beaucoup plus vaste et finalement me démange depuis longtemps.

Tous les journalistes ?
Je me délecte littéralement de lire les blogs de certains journalistes qui ont compris l’intérêt et l’impact des blogs et du web 2.0 comme Francis Pisani. Le propos n’est donc pas de mettre tous les journalistes dans le même panier. Le monde a changé et il continue sa mutation, les consommateurs sacrifient une part de leur temps passé à regarder la télévision pour surfer sur le web, chatter ou bloguer, mieux encore, de récentes études montrent que de plus en plus de téléspectateurs font autre chose en regardant la télévision et notamment surfent sur le web.

Beaucoup de journalistes de télévision, de radio ou de presse, c’est à dire des mass media ont, vis à vis de l’Internet, une attitude qui date d’un autre temps. Que l’on soit pour ou contre, il est un fait qu’il ne s’agit pas d’une mode et que cela ne passera pas. L’Internet et le web ont bousculé nos modes de vies depuis 10 ans et ce n’est qu’un début. Les médias de masse auraient-ils peur du net ? Tout porte à le croire.

Complot ou dictat de l’urgence ?
Mais je n’imagine pas un complot sciemment organisé par les mass medias pour dénaturer le web. je crois plutôt que malgré leur déontologie sacrée, un grand nombre de journalistes ne font simplement pas l’effort de l’ouverture. Je connais la pression que peut représenter l’actu, la news, le besoin impérieux de boucler son “papier” à temps, le stress, l’adrénaline de la vitesse de l’info. Mais lorsqu’en tant que journaliste on s’enorgueillit d’être le quatrième pouvoir, on a aussi la responsabilité de l’exercer correctement. Combien de sujets sont traités avec une subjectivité relative due aux pressions politiques, raisons économiques ou cadeaux personnels ?

Le monde a changé !
Les consommateurs d’aujourd’hui ne prêtent plus une écoute attentive aux messages marketing ou publicitaires qui viennent interrompre leur quotidien. Le permission marketing qui est l’une des composantes essentielles du web 2.0 montre que d’autres modes de relation sont nécessaires pour créer la confiance entre une marque et sa cible. La recommandation personnelle fait partie de ces niveaux supérieurs de confiance. Vous ferez bien sûr beaucoup plus confiance à un ami qui vous vante un excellent restaurant qu’à une affiche ou un spot radio.

C’est d’ailleurs exactement ce que fait Daphnée au quotidien en étant une rubriqueuse, elle met sa crédibilité en jeu (quelle que soit son niveau) pour promouvoir ou critiquer un produit, une marque, un service : elle propose une recommandation personnelle. Fort heureusement pour Buzzparadise, Daphnée n’est pas super crédible pour parler du web 2.0 et de ses acteurs et finalement sa vindict sert plutôt l’agence.

Pour avancer
Pour terminer sur un note constructive, je n’ai rien contre Daphnée qui est certainement une personne charmante par ailleurs et peut être compétente lorsqu’il s’agit de mode (en tout cas je ne saurai la juger dans ce domaine). Elle est, sans doute malgré elle, la goutte d’eau qui fait déborder un vase. Je lui fais donc deux propositions : la première est de réagir librement à ce billet grâce au commentaire ou en prenant contact avec moi, c’est l’avantage d’un média partagé ; la seconde est de venir à la conférence leweb3 qui se déroulera les 11 et 12 décembre prochains, elle y apprendra sans doute beaucoup sur le web et l’avenir des médias.

Réagissez et continuez la discussion grâce aux commentaires ou sur les liens suivants :

http://communicationpresse.blogemploi.com/jobtrotter/2006/10/redevenue_matin.html
http://www.bastiendemange.com/bastien/2006/10/quand_la_tlvisi.html