Avec le Watergate, l’affaire qui fit tomber le président américain Richard Nixon, les médias et la presse en tête furent érigés au rang de 4ème pouvoir. Aujourd’hui, l’avènement du Web 2.0, des blogs et de la conso-action, les internautes pourraient être qualifiés de 5ème pouvoir…

Les marques sont en danger, les hommes politiques se livrent à la “sincérité” de l’échange par les blogs et les médias traditionnels sont bousculés : le rapport de forces entre les émetteurs de message et les destinataires (consommateurs, électeurs, lecteurs) tend à s’inverser.

L’avènement du conso-acteur
Les quelques 3000 messages publicitaires que chacun subit quotidiennement ont eu raison de la confiance dans le discours marketing. Le développement de l’Internet et la course au prix, voire du gratuit ont brouillé les cartes. Les marques doivent désormais réagir pour convaincre leurs cibles. Là où un simple discours polissé suffisait à faire vendre, il faut désormais donner de la valeur à la marque pour conserver ses parts de marché.

Qu’est ce qui fait qu’un consommateur achète une bouteille d’Evian plutôt que de boire l’eau du robinet : visiblement pas à cause du prix mais bien parce qu’Evian a su conférer à sa marque des valeurs de pureté, de bien être, de santé.

Car, le consommateur quitte son statut de mouton bêlant pour s’affirmer dans ses choix, bio, équitable, les produits de grande consommation sont un reflet de la position sociale et des valeurs humaines défendues par les uns ou les autres. Les grandes marques suivent ce phénomène et semblent avoir du mal à reprendre l’initiative. Encore une fois, l’acheteur doit être convaincu et c’est désormais lui qui dicte sa loi, les grandes évolutions de marché suivent les panels, les sondages, les études ; le consommateur est un conso-acteur désormais plus difficilement manipulable.

La politique 2.0
Les blogs explosent (plus de 35 millions de blogs recensés par technorati) et le courant n’a pas échappé aux hommes et femmes politiques qui, avec plus ou moins de réussite, tentent de prendre position dans cet espace. Révolution dans le langage et dénigrement de la “langue de bois” pour tenter d’être écouté à nouveau par des électeurs désabusés ; voilà les armes que fourbissent les énarques dans cette lutte du pouvoir.

Mais les vieilles habitudes ont la vie dure et il n’est pas rare de constater un discours différent sur le net de celui employé dans les médias de masse : les internautes sont-ils des électeurs à part ? Plus de la moitié des français sont connectés, il serait temps de l’expliquer aux politiciens…

Les médias en crise
Baisse du lectorat, développement de micro-médias alternatifs (blogs, podcasts et videocasts), journalistes épinglés par les internautes pour plagiat, non-vérification des sources ou simplement incompétences : les médias sont en crise. Pour beaucoup d’entre eux, ils ont déjà perdu la bataille de l’audience face à des blogueurs, amateurs ou passionnés qui n’ont comme seul objectif que de communiquer là où les grands médias pensent parts de marché et réactivité de l’audience.

Là encore, la confiance s’est effritée et les auditeurs, lecteurs et télespectateurs ont créé une distance avec l’information véhiculée par les médias. Ce n’est nullement l’évolution technologique qui en est la cause mais bien la pertinence du contenu, le podcast ne grignote pas le taux d’écoute de la radio à cause de son format mais bien parce que l’auditeur préfère choisir une source musicale ou d’information qui lui est propre, qui lui correspond pleinement. C’est simplement la remise en cause du média de masse par le “one to few”. Chacun peut désormais être un média indépendant, c’est le coeur de la révolution du Web 2.0.

Voilà un sujet à controverse, qu’en pensez-vous ?