Les blogs, pouvoir ou contre-pouvoir ?
Adieux marketeux, pubeux, adieu journalistes ! Voici les commentaires lus aujourd’hui sur différents blogs notamment en réaction à des tentatives de communication maladroites ou de plagiat de blogs par la presse (voir http://bailly.blogs.com/le_rouennais/2006/02/libert_dimanche.html). Les blogueurs prennent la parole et le pouvoir.
Ce qui m’étonne c’est la rapidité avec laquelle certains blogueurs sont passés d’un contre-pouvoir juste (aux marques, aux politiques, aux médias) à une forme auto-proclamée de vérité. Le droit à la parole ne fait pas détenir la vérité, juste une possibilité de s’exprimer. ce n’est pas parce qu’on est blogueur que l’on a raison.
Je pense que la liberté d’expression qu’offre le Web est formidable (c’est pour elle que j’ai quitté le monde de la télévision il y a 10 ans) mais je continue de penser que les blogs ne remplaceront pas tout, les médias, les politiques, les “pubards” ont toujours leur rôle à jouer. Voeu pieu sans doute mais j’aimerais que le monde dans lequel nous vivons ne passe pas d’une dictature à une autre, n’avons nous rien appris ? La formidable révolution de l’Internet et des blogs n’est-elle pas simplement le partage et une nouvelle forme plus responsable de citoyenneté ?
Catégorie : Blogs |
12 février 2006 :: 15:34
"… les blogs ne remplaceront pas tout, les médias, les politiques, les "pubards" ont toujours leur rôle à jouer."
Cette hypothèse est irrecevable et n’a donc pas lieu d’être écrite. On ne peut pas mettre les blogs au niveaux des institutions ou des forces économiques et politiques. Le blog est un vecteur (là le mot à du sens), pas un émetteur.
12 février 2006 :: 23:18
“Irrecevable”, “n’a pas lieu d’être écrite”.
Quelle tolérance Matthieu ! Et j’admire surtout ta certitude de détenir la vérité ! Quand on se place sur le terrain de la critique, on doit être irréprochable, non ? (attention à l’orthographe).
Les blogs sont un espace de partage et de discussions… Sans rancune : )
13 février 2006 :: 0:30
Christophe,
Oui, les blogs sont un espace de partage et de discussion, j’accepte la critique, j’accepte d’avoir tort si c’est le cas, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis dit-on.
Merci pour ton intervention qui vise, je suppose, à défendre une liberté d’expression tolérante.
Je ne pensais pas déclencher de telles réactions en écrivant que j’aspirais à une nouvelle forme de citoyenneté basé sur le partage et la tolérance…
Matthieu,
C’est vrai que le terme "irrecevable" est si définitif qu’il ne laisse pas vraiment la place au doute ou à la discussion. Chacun garde ses opinions. Ma liberté de blogueur est de publier mes convictions ou d’exposer mes questions, la liberté des lecteurs est de ne pas me lire…
Quant aux "vecteurs"…
13 février 2006 :: 14:41
c’est parce que la phrase initiale tente de comparer deux choses contradictoires ‘et même pas contraires) qu’elle est irrecevable. Cela s’appelle de l’honneteté intellectuelle. Celle-là même qui nous conduit à qualifier d’irrecevables des propos de quelque’un faisant l’apologie de tolérance batis sur l’intolérance totale de l’autre. Celle-là aussi qui nous conduit à nous battre pour le sens des mots : le mot est un "vecteur" de sens et de signification, donc autant employer les bons (non ?)
Je pense que de dire que qqchose est irrecevable n’a rien à voir avec la tolérance (ex. mes propos sur le billet de Stéphane). A l’opposé, dire que quelque chose est absolument débile, c’est de l’intolérance (ex. les propos de Christophe à mon égard)
Donc je maintiens : dire qu’un media peut remplacer un émetteur n’est pas recevable ; mais pas débile puisque la question initiale peut générer de la réflexion et du progrès, ce qui me semble bien plus intéressant que d’aller compter les fautes d’orthographe dans son bac à sable.
Cet échange de billets peut néanmoins avoir un intérêt : se poser la question de savoir si, sous couvert d’être un lieu de "tolérance" et de liberté, on peut tout accepter des bloggers, notamment des écarts en terme de rigueur intellectuelle.
13 février 2006 :: 18:30
J’avoue que j’ai du mal à savoir quel sens je dois donner à ce commentaire. Dois-je comprendre que je suis intellectuellement malhonnête ? Que mon blog est un lieu où la rigueur est défaillante ?
Pour en revenir au sujet même traité dans le billet, je m’explique : je ne compare pas les blogs et les politiques (par exemple) sur le plan de la source d’idées mais en vecteurs d’idées (qu’ils sont tous les deux). et puisqu’un monde de consommation se base sur la puissance de communication, les médias (diffuseurs) ou les vecteurs d’idées représentent un pouvoir puisqu’ils touchent et influencent l’opinion.
Parlons de leader d’opinions si le terme de vecteurs "gêne".
"L’être humain est le véhicule de sa pensée" (Kant, je crois)
13 février 2006 :: 22:15
Stéphane, je m’adressais avant tout à Chrisophe.
Ton blog est, bien au contraire, et je t’en remercie, TRES enrichissant à mes yeux. Pas de mal-entendu (le blog est-il un lieu de mal-entente ?)… Il est d’autant plus enrichissant qu’il permet de contruire l’échange (ce que ne semble pas permettre le blogger Christophe).
Par contre, le politique (que tu avais mis au même plan que, et le media, et le pubard, qui n’ont déjà rien à faire ensemble -merci de ne pas l’oublier) est un émetteur (par essence une source d’idée) pas un vecteur (i.e. un relais d’idée, ou alors ce n’est plus un politique). Donc politique et blog ne peuvent pas se cabanaliser… tout simplement parce qu’ils ne sont pas au même niveau.
Par exemple, Kant est un émetteur. Ses ouvrages "édités" ont été des vecteurs, sans lequels toi, récepteur, tu n’aurais jamais pu le paraphraser.
D’ailleurs, sans ton blog, nous n’aurions jamais connu l’avis ambivalent de Christophe quant la tolérance.
Par contre, l’un et l’autre peuvent se servir de l’autre pour augmenter son pouvoir (un petit exemple : Le Meur avec les poiltiques et les politiques avec Le Meur)… mais ça, cela n’a rien d’exceptionnel au blog… la presse, la TV et la radio fonctionnent de la même manière.
Donc, je dis : le blog ne remplacera jamais les entités economiques et politiques. Cependant, il les transformera.