J’écoutais Europe 1 ce midi dans ma voiture, Laurent Cabrol interviewait le président de l’association nationale des agences de voyages. L’animateur voulait à toute force faire dire à son interlocuteur que l’Internet menaçait les entreprises de voyage (en concurrent quasi déloyal), lui coupant la parole et abrégeant la discussion dès lors qu’il n’obtint pas satisfaction. Le président interrogé argumentait cependant pour exprimer son intérêt d’un Internet qui offrait une information différente et complémentaire à un interlocuteur d’agence.

Après cet épisode radiophonique peu glorieux à mon sens pour les vertus journalistiques, je me suis remémoré les nombreux articles de presse ou sujets de télévision lus et vus à propos de l’Internet et du Web. Force est malheureusement de constater que les journalistes traditionnels sont tant obnubilés par le sensationnel et le spectaculaire qu’ils en oublient ce qui me semble être le fondement de leur profession : l’objectivité.

Je ne parle évidemment pas des “nouveaux journalistes” qui existent sur le Web ou ont simplement su s’adapter à ce média mais de tous les autres. A les entendre, l’Internet est un repaire de téléchargeurs pirates, de virus, de pédophiles. Faut-il que le bébé soit bien né pour résister et grandir tout de même face à la vindict du quatrième pouvoir. Encore une fois (voir le billet précédent), l’Internet est un média, un véhicule aux idées et aux échanges, il n’a pas d’existence sans ceux qui le font vivre, pas de corps sans le contenu des éditeurs, pourquoi vouloir en faire un épouvantail ?

je crois que l’Internet permet tellement à chacun de s’exprimer qu’il fait trembler les tours d’ivoire que les médias traditionnels de masse comme la télévision ont su ériger sur le peuple : les téléspectateurs. La vox populi ferait-elle s’ébranler le pouvoir des puissants, l’Internet serait-il le forum citoyen dont rêvait Rome en son temps ? Puisqu’il n’a pas de tête, l’Internet n’a pas de chefs, sa force, militaire à l’origine, devient démocratique. Non pas ensemble mais chacun, construisons ce média d’aujourd’hui et de demain.

Vous me pardonnerez cette envolée quasi lyrique, mais j’avais envie de redire combien le libre arbitre et la liberté d’expression qu’offre l’Internet sont des valeurs auxquelles je tiens et combien les jugements aveugles m’énervent.